Libérer ses oeuvres, ou non?

  Dans le cadre de Bolbec en biens communs, un débat To be or not to be free s'est déroulé le 18 octobre. La retransmission sous forme de fichier (voir dans le signet Bolbec en biens communs) s'est faite 10 jours plus tard. La forme des fichiers a choisir pour cette mise à disposition a suscité sur Facebook, de vifs désaccords. Il semble intelligent que ces différents points de vue puissent se continuer afin d'enrichir la réflexion visant à la libération de ses propres oeuvres. 

Quelques exemples de ces échanges:

Suite à ce fichier transféré auquel il manquait une partie:

Sylvain Pallix: ..." Vous avez voulu bidouiller le fichier de M4P en MP3, et il semble manquer un bout du débat... La moitié envolée? Est-ce le prix de la gratuité?"

Pouhiou: "Le problème c'est que le m4a est un type de fichier peu connu et peu usité, donc anxiogène (donc ne sera pas cliqué, téléchargé)."     

Sylvain Pallix: "Tous les PC lisent le M4A, tous les Mac et tous les smartphones Androïd, IOS ou autres. Excusez du peu! Ce format n'est en rien anxiogène... Lubie libriste? En cliquant dessus, on l'écoute tout simplement et en le téléchargeant, on le recopie tout simplement. C'est comme Monsieur Jourdain faisant de la prose sans le savoir. Le numérique est ainsi fait qu'il y a aujourd'hui différents formats audio ou vidéo bien interprétés ppar les matériels et les systèmes d'exploitation. Celui-là n'est en rien exotique. Et en vidéo, le MP4 (de la même fratrie) est plus généraliste tel qu'aujourd'hui face aux AVI, MOV (simples conteneurs), coquilles dont il peut s'affranchir. Et il offre un excellent ratio poids-qualité."

Pouhiou: Ce n'est pas une lubie libriste. C'est le communiquant qui parle: ce format n'est pas (re)connu, il ne sera pas cliqué. Si tu veux du son cliqué, mets du mp3 (j'aurais été libriste j'aurais parlé de ogg, vu que le mp3 n'est pas libre, ce me semble^^). Exactement comme box.net: pratique pour faire passer un fichier entre personnes de connivence (cercles élargis de connaissances) mais pour présenter au public, c'est soundcloud. Ce sont juste les pratiques les plus efficaces que j'aie trouvé pour une large diffusion. Après, peut-être que le travail de conversion ou de réupload ne vaut pas la chandelle par rapport au gain de diffusions (ou à la vélleité de communiquer vers le plus grand nombre). C'est un choix à déterminer."   

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Commentaires: 3
  • #1

    Jean-Luc Ancey (mercredi, 30 octobre 2013 20:01)

    Je suis toujours assez déconcerté par les arguments du type "aujourd'hui, tout le monde a tel outil informatique"... Sans parler des gens qui n'ont PAS d'ordinateur, ou pas de connexion Internet, ou pas de connexion Internet à haut débit (ça fait quand même déjà du monde)... il y a aussi les pauvres (salauds de pauvres) qui utilisent encore un ordinateur vieux de cinq ou six ans, avec trop peu de mémoire pour y installer le dernier cri de la technique (à supposer qu'on ait les compétences pour le faire, ce qui est beaucoup moins répandu qu'on se plaît à le supposer). Tout ça existe! Il est donc presque toujours préférable de favoriser le format de diffusion le plus ancien, à moins qu'il soit totalement obsolète -- mais ce n'est assurément pas le cas pour MP3.

    Cette façon de penser "tout le monde doit être au dernier cri de la technique, et les retardataires n'ont qu'à courir ou crever", c'est déjà fort discutable en soi, mais s'agissant en plus de formats sur lesquels il y a des brevets et des guerres commerciales, ça me paraît un bel exemple de servitude volontaire... ou de réflexion insuffisante. Je me suis souvent frité avec des libristes intégristes qui n'acceptaient de diffuser le son qu'en .ogg... mais si on m'impose de renoncer au MP3 en faveur d'un format encore moins ouvert, je vais rejoindre les rangs de ces intégristes libristes vite fait bien fait! Scrogneugneu.

  • #2

    Pascal Cottin (jeudi, 31 octobre 2013 09:48)

    Je partage assez ton point de vue et suis assez désarçonné lorsqu'il s'agit des technologies. C'est tout un monde à explorer pour moi... Par exemple, le Mac m'est totalement inconnu, les fichiers... J'apprends sans cesse et l'expérience de Bolbec en biens communs m'a énormément apporté! Il était important que le texte écrit soit mis sous licence CC0 et accessible à toutes & tous. Pour moi, c'est une véritable enclosure et il y a aussi des moyens pour en sortir. Les MOOCs, les partages (tel ce blog), les rencontres...

  • #3

    Pascal Cottin (vendredi, 01 novembre 2013 12:19)

    Un article de Neil Jomunsi qui aborde le sujet de notre débat, "Dans piratage, il y a partage." http://actualitte.com/blog/projetbradbury/dans-piratage-il-y-a-partage/#comment-147